Face à la nécessité de lutter contre le réchauffement climatique et d’améliorer la performance énergétique des logements, la France s’apprête à franchir une étape majeure avec l’interdiction prochaine de vendre des biens immobiliers classés DPE G. Quels sont les enjeux de cette mesure et comment va-t-elle impacter le marché immobilier ?
Le contexte : la lutte contre les passoires thermiques
En France, on estime que près de 5 millions de logements sont considérés comme des passoires thermiques, c’est-à-dire qu’ils présentent une mauvaise isolation et consomment beaucoup d’énergie pour le chauffage. Ces habitations sont responsables d’une part importante des émissions de gaz à effet de serre du pays.
Afin de lutter contre ce fléau, le gouvernement a mis en place un dispositif appelé Diagnostic de Performance Énergétique (DPE), qui classe les logements selon leur consommation d’énergie, allant de A (très performant) à G (très énergivore). L’objectif est d’inciter les propriétaires à réaliser des travaux d’amélioration énergétique et, à terme, d’éliminer les passoires thermiques.
La mesure phare : l’interdiction de vendre des biens DPE G
Dans le cadre de la loi Climat et Résilience, adoptée en 2021, l’Assemblée nationale a voté l’interdiction de vendre des logements classés DPE G à partir du 1er janvier 2025. Cette mesure vise à accélérer la rénovation énergétique des logements les plus énergivores et à inciter les propriétaires à investir dans des travaux d’isolation et de chauffage plus performants.
Concrètement, cela signifie qu’un propriétaire souhaitant vendre son bien devra impérativement réaliser un DPE avant la mise en vente. Si le bien est classé G, il devra effectuer les travaux nécessaires pour améliorer sa performance énergétique et obtenir une meilleure note. Dans le cas contraire, la vente sera tout simplement interdite.
Les conséquences sur le marché immobilier
L’interdiction de vendre des biens immobiliers DPE G va sans aucun doute bouleverser le marché immobilier français. On estime que près de 300 000 logements seront concernés par cette mesure, soit environ 4% du parc immobilier.
Pour les propriétaires, cette annonce représente une contrainte supplémentaire qui pourrait freiner certaines transactions. En effet, les travaux de rénovation énergétique peuvent être coûteux et certains propriétaires pourraient être tentés de repousser la mise en vente de leur bien jusqu’à ce qu’ils aient réalisé les travaux nécessaires.
Du côté des acheteurs, cette mesure pourrait être perçue comme une opportunité, puisqu’ils auront la garantie que le bien qu’ils acquièrent présente une performance énergétique acceptable. Toutefois, il faut s’attendre à ce que les prix de vente intègrent désormais le coût des travaux réalisés par les propriétaires pour se conformer à la nouvelle réglementation.
Les aides pour accompagner la transition
Afin d’aider les propriétaires à réaliser les travaux nécessaires pour améliorer la performance énergétique de leur logement et se conformer à l’interdiction de vendre des biens DPE G, plusieurs dispositifs d’aides financières sont disponibles. Parmi eux, on peut citer MaPrimeRénov’, qui permet de financer jusqu’à 90% du montant des travaux selon les revenus du foyer, ou encore l’éco-prêt à taux zéro.
Il est également possible de bénéficier d’un accompagnement personnalisé grâce aux conseillers FAIRE (Faciliter, Accompagner et Informer pour la Rénovation Énergétique), qui aident les particuliers à monter leur dossier de demande d’aide et à choisir les travaux les plus adaptés à leur situation.
L’interdiction de vendre des biens immobiliers DPE G représente un enjeu majeur pour le marché immobilier français et la lutte contre le réchauffement climatique. En obligeant les propriétaires à investir dans la rénovation énergétique de leur logement, cette mesure doit permettre de réduire significativement les émissions de gaz à effet de serre et d’améliorer la qualité de vie des occupants.